[Fsfe-france] Pour la prolifération des licences, contre les développeurs grincheux

[Antoine]

Bonjour,

Je suis tout à fait d'accord avec la vision consumériste de M. Pénet et
je voudrais moi aussi pérorer sur la prétendue innocuité d'une
prolifération des licences. 

La seule chose importante, ce qui compte pour un consommateur de
logiciels comme moi ou M. Pénet, c'est d'avoir un tas de logiciels
librement copiables à disposition : plus il y en a, mieux c'est («
chouette, un nouveau logiciel libre gratuit »). Que les développeurs
dussent se transformer en juristes pour gérer N licences différentes,
c'est leur problème et nous on s'en fout un peu ! Et tant pis si on a
l'air d'un con en ressortant contre les brevets logiciels les mêmes
arguments (insécurité, impossibilité de travailler efficacement sans
expertise juridique) qu'on a balayés d'un revers de la main concernant
la prolifération des licences...

Le label Logiciel Libre (tm) c'est bien, comme les yaourts bio ou le
commerce équitable (bientôt un baril de Zope gratuit pour deux paquets
de café Max Havelaar achetés). Pourquoi réfléchir plus loin ?

Quelques grincheux idéologues (probablement sortis de la cuisse de
Frédéric Couchet) disent qu'on ne peut pas prendre un soft sous GPL et
le passer sous CeCILL, donc que la CeCILL - prétendument une "GPL
française" - n'est pas "compatible GPL" dans les deux sens...
Rassurez-vous, moi et M. Pénet le savons (en tout cas, moi je le sais...
pour M. Pénet je ne suis pas sûr). Mais moi et M. Pénet, dans notre
grande bonté, préférons laisser aux développeurs le plaisir d'avoir à
maîtriser les conflits entre N licences locales créées par des
organismes nationaux un peu zélés.

En effet, les développeurs s'ennuient souvent à faire du code, ce qui
leur donne le teint glabre et la constitution malingre - masquée chez
certains par une adiposité déraisonnable - qui fait la honte de leur
famille, alors pourquoi ne pas leur changer les idées en mettant un peu
de sel dans leur existence monotone ? Quelle joie de gérer toutes ces
licences, qu'est-ce qu'on s'amuse ! Et si un projet comme Mozilla arrive
à se dépêtrer d'une situation délicate (par leur si amusante procédure
de "relicensing" vers une triple licence), c'est à la portée de tout le
monde.

Un bon développeur doit acquérir le goût des challenges, y compris dans
le domaine juridique. Je trouve bienvenu que de grands organismes
réputés montrent la voie et incitent à dégraisser le mammouth bavard du
logiciel libre.

Que fleurissent donc les licences du libre, et les logiciels gratuits
copiables librement ! (à moins que ce ne soient les logiciels libres
copiables gratuitement ?... Je ne me souviens plus trop, à vrai dire.)

Amicalement,

Antoine (consommateur de logiciels éclairé)