fsfe-france
[Top][All Lists]
Advanced

[Date Prev][Date Next][Thread Prev][Thread Next][Date Index][Thread Index]

Re: [Fsfe-france] Licence libre compatible GPL de l'INRIA, du CNRS et du


From: Guillaume Allègre
Subject: Re: [Fsfe-france] Licence libre compatible GPL de l'INRIA, du CNRS et du CEA
Date: Wed, 07 Jul 2004 15:23:48 -0000
User-agent: Mutt/1.5.4i

Le mer 07 jui 2004 à 15:53 +0200, Mathieu Roy a écrit :

> Quoi qu'il en soit, ça inscrit le logiciel libre comme méthode de 
> diffusion des recherches en informatique au sein de trois organismes
> de recherches où la chose est loin d'être acquise. A ce titre ça me
> parait positif.
> 
> Par ailleurs, l'Anglais est une langue internationale de fait.
Oui. En sciences, c'est une langue internationale. Et c'est la seule.

> Je ne vois
> pas pourquoi si nous acceptons d'employer des licences anglaises des
> chercheurs étranger travaillant sur un projet français à l'origine
> rejetterais cette licence, étant donné qu'il s'agit d'une licence
> libre protectrice comme la GPL. 
Parce que tout scientifique du monde est habitué à travailler dans deux
langues : la sienne et l'anglais. Une petite minorité en possède plus,
mais il ne faut pas trop compter là-dessus.
Etant donné que l'anglais s'est imposé (à tort ou à raison, mais c'est
un fait, et on ne va pas revenir là-dessus) pour les publications
scientifiques, il me paraît au minimum maladroit de concevoir
aujourd'hui une nouvelle licence en français, "adaptée au droit
français" dans une optique de diffusion scientifique. 
C'est vraiment méconnaître la réalité du travail scientifique. 
Beaucoup de publis sont signées d'équipes internationales. Même des
publis "majoritairement françaises".

Ce que je dis en clair : si un projet de l'INRIA (par ex.) est diffusé
sous licence CeCILL, il aura beaucoup moins de chances de recevoir des
contributions étrangères que sous GPL, il aura moins de chance de
s'imposer (comme standard, par exemple), et l'effet positif du libre
sera perdu (en grande partie).
 
> > Le grand danger à mon avis, maintenant que cette licence vient de
> > sortir de leur chapeau, est que les organismes de recherches
> > imposent la CeCILL et n'autorisent plus les chercheurs à publier
> > leurs nouveaux codes sous GPL.
> 
> Si cette licence est compatible avec la GPL, ça n'a peut aucunement
> constituer une nuisance pour nous. 

A mon avis, si, en vertu de ce qui précède.


> Par contre, ça peut favoriser l'abandon de developpements selon des
> termes propriétaires financés par les citoyens français ; ce qui est à
> mon sens parfaitement justifié.
Oui, c'est parfaitement justifié. 
Est-ce que ça peut favoriser le passage d'un code de licence
propriétaire à la licence CeCILL ? Peut-être, mais ça reste à prouver.

On a donc un léger avantage potentiel, contre un aspect négatif largement 
plus tangible à mon sens.

> > D'autant plus qu'il y a aussi la petite phrase :
> >
> >   Cette licence est la première d'une famille appelée à se développer sur
> >   la base de principes caractérisant d'autres licences très utilisées2 
> >   (LGPL, QPL, BSD).
> 
> Je ne pense pas que ces licences défendent les intérêts des citoyens
> français ; qui sont les employeurs de tout les organismes de recherche
> publique, même si cela est trop souvent oublié. Mais ce point ne me
> semble pas capital à l'heure actuelle.
Je te suis entièrement sur ce point.
Il reste que la volonté affichée des 3 organismes est (en simplifiant un
peu) de remplacer les grandes licences internationales connues et
éprouvées par la communauté, par des équivalents français connus par
personne... 



> > Est-ce que la FSFE France pourrait envoyer aux "contacts presse" du CEA, 
> > CNRS, INRIA, une lettre reprenant ces arguments (et d'autres) et leur 
> > demandant de clarifier leurs intentions ?
> 
> Pour ma part, je pense qu'il serait bon que soit réalisée une étude
> fouillée avant de trancher et de faire la moindre déclaration
> officielle.
Pareil. Cela dit, une lettre demandant des précisions et attirant
l'attention des instances officiels sur les effets pervers de leur
décision n'est pas forcément une "déclaration".

J'aimerais bien que soit rappelé qu'un logiciel libre a une vocation
universelle, et pas liée à une communauté nationale ou linguistique.

-- 
° /\   Guillaume Allègre address@hidden 04.76.51.46.00 p.3539
 /~~\/\  Equipe Géométrie Algorithmique   /  Computational Geometry Team
/   /~~\   Labo. LMC-IMAG     Univ. J. Fourier     Grenoble       France




reply via email to

[Prev in Thread] Current Thread [Next in Thread]