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Re: [Fsfe-france] Les logiciels libres


From: Vincent Caron
Subject: Re: [Fsfe-france] Les logiciels libres
Date: Mon, 12 Jul 2004 11:58:19 +0200
User-agent: Mozilla Thunderbird 0.6 (X11/20040605)

Mathilde Virot wrote:

Quelqu’un m’a demandé ce qui était préférable pour la valorisation de la recherche : mettre en libre les logiciels qui sont créés au sein de l’entreprise, ou les mettre en propriétaire ?

Il faudrait définir ce que signifie "valorisation de la recherche" dans votre contexte. Comme l'a dit Stéphane, il s'agit principalement d'une question politique.

Je préciserai juste que dans son principe, la science favorise et profite largement d'un libre échange des idées et de ses confrontations. Vous aurez sûrement remarqué que l'indice de mesure de la recherche est la publication des travaux.

D'un autre côté, les applications pratiques de la recherche, souvent appelées également "recherche" dans le monde industriel, ont historiquement plus profité d'un cadre propriétaire, qui est peut être plus adapté dans le cadre concurrenciel de l'industrie technologique.


Pour l’instant, c’est cette seconde solution qui est privilégiée, mais la question de glisser vers le libre peut se poser.

La recherche est un vaste sujet, puisqu'il s'agit de la connaissance scientifique et de sa progression. Les questions que vous allez soulever vont nécessairement le cadre de votre entreprise ou votre laboratoire. Si ce n'est pas le cas, je doute que le logiciel libre soit considéré de manière adéquate, puisqu'il se definit d'abord éthiquement et socialement.


> Il en va de même pour les
serveurs d’exploitation. Certains ordinateurs sont sous Linux, mais la plupart tournent sous Windows. En effet, si le choix se portait désormais sur Linux, il faudrait former les utilisateurs (et cela a un coût !) qui sont habitués à utiliser Windows, et il en va de même pour les clients qui sont le plus souvent sous Windows. Cela peut donc entraîner une perte de production, et il n’y aura peut-être pas forcément de retour sur investissement.

Vous ne trouverez pas de réponses sur les fameux calculs de TCO ici. Il ne s'agit pas de nier les coûts, les développeurs de logiciels libres sont les premier à rappeler que le libre n'est pas gratuit. Il s'agit de savoir à quel prix on évalue sa liberté. Voici des questions qui ne font pas intervenir le prix :

- Les outils Microsoft enregistrent tous mes documents dans des formats propriétaires non documentés et qui ne le seront probablement jamais. Suis-je prêt à accepter de mettre en danger l'interopérabilité et la perennité de mes travaux ?

- Microsoft, de sa part position dominante, contribue à la pauvreté du biotope informatique (ils sont sur près de 95% des PCs de bureau). Les attaques massives et répétées de virus sur ses logiciels est-elle plus une conséquence de cette position commerciale plutôt que la supposée incompétence de ses développeurs ou l'iniquité sans bornes de ses détracteurs ?

Note pratique: vous pouvez adopter des logiciels libres de manière très progressive. Par exemple, installez le navigateur Mozilla ou FireFox sur les postes Windows et proposez aux gens de s'en servir. Installez également OpenOffice (100Mo, une paille), et laissez-leur tenter l'alternative, en gardant les 'filets de secours' Microsoft.


Après, il est vrai que tout cela est sujet à interprétation et c’est à l’entreprise de choisir en fonction de ses objectifs. Mais qu’en pensez-vous ? Avez-vous des arguments pour un basculement vers le libre à tous les niveaux ? Ou avez-vous plutôt un avis partagé ?

Je doute qu'un "basculement vers le libre à tous les niveaux", du moins de manière simultanée, soit une idée réaliste et intéressante pour une entreprise. D'un point de vue pratique, l'adoption du libre doit se faire d'abord pour une raison forte : typiquement, de plus en plus de collectivités requièrent le critère du libre pour des raisons politiques.

Ensuite, il faut être prêt à aborder le logiciel d'une nouvelle manière: désormais vous en faites ce que vous voulez, à la mesure de moyens. Evaluez le coût et la satisfaction que peut apporter le soutien d'une société de service locale, disponible et compétente, prête à améliorer ou corriger vos logiciels sur votre simple demande. Goûtez à cette liberté, vous ne pourrez plus vous en passer.


J’aurais voulu savoir également s’il vous plaît : un logiciel est divisible ? et cela est décidé, s’il l’est ou non, lors de sa conception, c’est ça ? et l’utilisation qui est faite d’un ou des éléments d’un tel logiciel est soumise à la licence qui a été choisie ?

D'un point de vue technique, les logiciels sont modulaires et requièrent l'assemblage de très nombreux modules. Beaucoup de logiciels partagent les mêmes modules, ce qui est considéré comme une bonne pratique (réutilisation des 'briques de base'). Le concepteur evalue souvent ce qui existe et comment il peut l'assembler avant de "réinventer la roue" comme on dit chez nous.

L'assemblage des modules dans un même logiciel est effectivement contraint par les licences de chaque module. Il peut être très complexe juridiquement de concilier les desiderata de divers éditeurs propriétaires. Le libre propose ici un net avantage: le nombre des licences principales est réduit (quelques dizaines), et elles sont documentées dans une "liste de compatibilité" : une simple consultation, et on sait avec un haut degré de confiance si son assemblage tient juridiquement la route. Un exemple avec la listes des licences 'compatible GPL':


Enfin, la personne qui choisit telle licence pour tel logiciel la choisit en fonction de ce qu’elle propose, c’est cela ? Il n’y a pas des catégories de licences pour tel ou tel logiciel qui a telles fonctionnalités ? On choisit la licence parce qu’elle correspond aux droits que l’on souhaite accorder aux utilisateurs ou aux devoirs que l’on envisage de leur imposer ?

A priori tous les logiciels tombent dans la même catégorie au regard des licences. Qu'il s'agisse d'un jeu, d'un traitement de texte ou d'un logiciel de retouche graphique, le choix ne dépend en général que des considérations personnelles, stratégiques et/ou politiques de son auteur.

Il existe peut être une petite distinction : il y a du logiciel à destination des programmeurs (typiquement les 'modules de base'), non exploitables par l'utilisateur; et le logiciel pour "l'utilisateur final" (ie. un assemblage complet et fonctionnel). Ce critère intervient souvent, car les auteurs de logiciels n'ont souvent pas les mêmes rapports avec leurs pairs et leurs utilisateurs.


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  Je n'en demandais pas tant :).




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