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Re: [Fsfe-france] FYI: remuneration de la copie privee et logiciel
From: |
François ELIE |
Subject: |
Re: [Fsfe-france] FYI: remuneration de la copie privee et logiciel |
Date: |
Wed, 1 Jan 2003 18:40:27 +0100 |
User-agent: |
KMail/1.4.3 |
Bonjour,
Est-ce que quelqu'un peut me dire si ça se tient ?
Il me semble qu'il y a les positions suivantes :
A. La distinction entre source et exécutable est essentielle à l'informatique
C'est la position habituelle. Elle a pour conséquence A1 de distinguer deux
produits dans le monde propriétaire : ce qui est à moi (le source, ce dont je
suis l'auteur, ce que j'écris, directement ou indirectement, ce que je peux
relire), et ce qui en est un sous-produit, le binaire, qui sera vendu sous
lience.
Conséquences induites : A21 la décompilation, remonter de l'un de ces produits
à l'autre, est rigoureusement interdit, et A22, le binaire ne m'appartient
pas, j'en ai la jouissance sous certaines conditions.
B. La distinction entre code source et code exécutable n'est pas essentielle à
l'informatique.
[je crois que ce qui est essentiel à l'informatique, c'est que les données et
les programmes soient codées au même endroit, avec entre autre cette
conséquence énorme : les programmes sont des données. (Un métier à tisser de
Jacquart dont les cartes perforées seraient en tissu !)]
La différence entre source et exécutable est liée au fait que les machines
physiques ne sont pas toutes munies d'une machine virtuelle capable
d'interprêter directement ce qui est écrit par un être humain.
Supposons que nous vivions dans un monde où l'informatique aurait évolué vers
des ordinateurs munies de leur machine virtuelle, et sur lesquels ont ferait
tourner des programmes dans des langages interprétés, la distinction entre
source et exécutable n'aurait pas le même sens. Cela veut dire que la
disctinction que l'on fait entre le source et l'exécutable ne tient pas à
l'essence des programmes mais à la nature des machines.
Deux conséquences
B1. Il me semble que les logiciels libres de sont pas des logiciels
propriétaires que l'on a ouvert, mais à l'inverse des logiciels qui sont fait
pour tourner sur des machines virtuelles, que c'est par défaut qu'ils sont
obligé de passer par une compilation, qu'il est dans leur nature de pouvoir
être modifiés. En disposer et disposer de la possibilité de les utiliser
complètement, de les donner, de les améliorer, de les distribuer, cela fait
partie de leur nature... à condition justement de voir dans ces *textes* car
ce sont des alors des *textes*, des textes libres, que l'auteur considère
comme devant appartenir à un ptrimoine commun.
Je ne sais pas comment traduire ce rapport à la compilation/décompilation en
termes juridiques. A vue de nez, le statut juridique du compilateur doit être
la clé... Qu'est-ce qu'un compiltateur ? Est-ce un périphérique de la machine
? Ou un instrument à fonction non réversible qui sert à crypter un code
source ?
B2. La question des machines physique capables de faire tourner les programmes
est centrale. Intuitivement, au projet Palladium, je sentais confusément
qu'il fallait répondre par un projet Vara (la chouette de Pallas Athena) de
machines qui ne pourraient faire tourner que les logiciels libres. Un OS qui
irait vérifier la présence de la GPL avant de lancer le programme... Non,
c'est beaucoup plus simple : en fait une *machine libre* serait une machine
munie des interpréteurs faisant de ses programmes des codes sources... ou une
machine dont le compilateur est un périphérique faisant de ses programmes des
codes sources. Un OS libre n'est pas un OS qui n'est pas propriétaire, c'est
un OS qui ajoute à l'ordinateur un périphérique standard (vocabulaire confus)
: le compilateur... Le reste en découle.
Une question connexe - si quelqu'un a une réponse...
Pourquoi, au moment où les langages interprétés d'aujourd'hui sont plus
rapides que les langages compilés d'hier, au moment où certaines machines
virtuelles (java, python, et les systèmes graphiques) se développent, voit-on
se crisper la question de la copie. Est-ce en rapport, sans rapport ? Que
sera l'ordinateur de demain. Il me semble que l'essentiel se joue là.
C'est bien parce que l'informatique de demain (et d'aujourd'hui) est déjà très
largement du *texte* que nous devons être attentif à ce qui se passe pour les
textes, les livres. On est en train de voir l'idée même d'emprunter un livre
dans une bibliothèque devenir un abus scandaleux. Les établissements
scolaires s'acquittent d'une taxe pour avoir le droit de faire des
photocopies. (Je pense qu'il faudrait au contraire que les éditeurs réunis
paie une taxe aux établissements qui se donnent pour tâche d'apprendre à lire
aux gens...).
De manière très générale, nous devrions réfléchir à tout cela à partir du
modèle suivant.
1- auteur
2-> interface d'écriture (crayon, graveur, vi)
3-> objet physique (livre, cd, disque vinyl, source d'un logiciel)
4-> machine de restitution (phonographe sans diamant, lecteur
sans codec,os)
5-> machine virtuelle de lecture (codec, diamant ?, lunettes
spéciales,
compilateur)
6-> lecteur (destinataire)
Ce qui s'écrit peut être écrit de deux manières :
a/
pour un système 5 propriétaire.
pourquoi s'étonner que la copie de l'objet 3 soit alors interdite ?
cela commence à poser des problèmes lorsque l'interface 1 devient
accessible
très facilement aux lecteurs, qui peuvent s'approprier ce qu'ils n'ont pas
écrit et le redonner, comme s'il était écrit à la manière b/
b/
pour un système 5 libre.
L'urgence devient
- encourager (directement ou indirectement) les auteurs à
écrire ainsi
- s'assurer que les machines 4 capable de faire tourner des
machines 5
libres continuent d'exister
- s'assurer que les objets 3 libres ne soient pas confondus
avec ceux qui
sont écrits à la manière a/ dans l'usage qui sera fait des interfaces 2.
Il fut un temps où c'est celui qui écrivait qui choisissait le format
standard. Progressivement - mais cela fait mal - c'est le lecteur qui va le
choisir. Et il y a fort à parier que les formats libres vont triompher.
C'est du côté des machines capables de gérer ces formats que va se
cristalliser l'enjeu. Le monde de la technique le pire qu'on puisse imaginer
est un monde où le monde est médiatisé par la technique et où l'invention
technique est médiatisée par le droit... La liberté d'inventer des
dispositifs techniques, la liberté d'inventer tout court sera-t-elle soumise
à autorisation ?
Soyez indulgent, c'est férié.
François Elie
killall soucis
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