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Re: [Fsfe-france] Industrie musicale : la guerre est ouverte


From: Jean-Baptiste Soufron
Subject: Re: [Fsfe-france] Industrie musicale : la guerre est ouverte
Date: Mon, 24 May 2004 23:45:36 +0200
User-agent: KMail/1.6.1

> Je ne crois pas que tu aies bien compris ce que voulait dire Manuel
> (ou alors j'ai mal compris ta réponse).
>
> Si la création culturelle n'est plus financée par la vente de ses
> productions (c'est à dire si les artistes ne sont plus rémunérés
> directement par le public)[1] cela veut dire qu'elle est alors
> financée par le mécénat privé (milliardaires philanthropes,
> entreprises...) ou le mécénat public (l'État). On prend le risque
> d'avoir alors seulement des artistes « officiels » qui soient
> politiquement corrects.

J'avais bien compris, mais, d'abord, il faudrait démontrer que ce serait 
négatif.

A mon sens, la création "financée", c'est-à-dire la création à gros budget, le 
mass-media, ne représente qu'une infime partie de la création artistique. Le 
gros des artistes, dans le système actuel, ne vit déjà pas de sa création, 
mais de cachets, de cours, d'un travail extérieur, d'expédients divers et 
variés.

Pour ces gens là qui représentent le plus gros de la création artistique, 
protéger le modèle économique actuel n'a aucun sens, ni aucun intérêt. 

Ensuite il faudrait aussi démontrer que le seul modèle économique qui 
existerait en face serait celui du mécénat. Il y a beaucoup d'autres options 
comme les possibilités de dons du public, le développement de représentations 
dérivées, etc. 

On part toujours du principe que le public est composé d'agents rationnels qui 
seront prêts à économiser le moindre sou sans se rendre compte que ce 
raisonnement est passablement simpliste. Le public est prêt à aider l'artiste 
qui lui offre son oeuvre et les expériences d'oeuvres libres dont on a 
entendu parler pour l'instant sont plutôt des succès. 

Et de toute façon, comme tu le dis toi-même : 
> D'un autre côté, c'est vrai que si le culture n'est tirée que par les
> désirs du plus grand nombre, c'est la culture facile qui se développe
> massivement (je ne vise aucune émission de télé réalité en particulier

Dans ces conditions ces modèles alternatifs ne seraient pas pires que le 
modèle actuel.

Finalement, je partage ta conclusion:
> Il y a sans doute un équilibre à trouver.

Vala :)

Mais pour le trouver, il faut déjà le chercher. 

>
> Yannick
>
>
> [1] Bien sûr, on peut essayer d'envisager un autre moyen pour le
> public de rémunérer les artistes qu'en achetant leurs oeuvres.

-- 
Jean-Baptiste Soufron, Doctorant
CNRS - CERSA Paris 2 

http://soufron.free.fr




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