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[Fsfe-france] Re: [BREVETS] Théorie économiques et logiciels libres
From: |
Philippe-Charles Nestel |
Subject: |
[Fsfe-france] Re: [BREVETS] Théorie économiques et logiciels libres |
Date: |
Tue, 13 May 2003 21:40:17 +0200 |
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Jean-Michel POURE a écrit:
A mon avis la faiblesse de l'argumentation vient de ce que les
personnes en faveur des brevets comme instrument de mesure de la
richesse d'une entreprise considèrent que l'organisme délivrant les
brevets fournit une expertise technique indépendante et objective qui
fait office de contrôle de la valeur du travail représenté par le
brevet.
Il s'agit d'une théorie comptable ou politique, développée a posteriori,
visant à légaliser les pratiques des brevets. En aucun cas une théorie
économique (c'est à dire micro-économique).
Qu'est-ce qu'un financier a à foutre de définitions théoriques de l'économie ?
Pour lui, les présentations comptables sont des faits économiques, s'ils lui
permettent de gagner du pognon. Le reste il n'en a rien à foutre.
A l'opposé, le fonctionnement d'une communauté de financiers concerne et/ou
devrait concerner les théoriciens de l'économie.
C'est intéressant, ce qui me permets de vous indiquer les informations
suivantes :
En micro-économie, les brevets sont largement contestés. Les brevets sont une
entorse au libre-échangisme, tolérés durant une période de temps limités, à
la seule condition qu'ils permettent, en "théorie", une accumulation
capitalistique.
Les brevets sont sans doute une entorse au modèle idéologique du
libre-échangisme mais dans la réalité ils permettent aux pays qui les
prônent d'exercer un rapport de force juridique, politique, et économique.
Je me suis toujours demandé personne n'avait eu l'idée d'attaquer les
Etats-Unis auprès de l'OMC sur l'affaire des brevets logiciels.
Pourtant si l'on s'en tient aux règles dîtes multilatérales et compte
tenu du fait que les accords ADPIC ne reconnaissent pas les brevets
logiciels, les Etats-Unis sont de ce point de vue en faute.
Bien entendu, il faut se replonger dans l'ambiance du XIXème
siècle pour comprendre le positionnement des économistes. A l'heure de
l'internet et du tour du monde en 500 ms, cela ne tient pas.
Sauf si les Etats-Unis réussissent le tour de passe-passe à faire entrer
les produits dérivés de la propriété intellectuelle dans la catégorie
"services". C'est d'ailleurs - me semble-t-il l'un des enheux de l'AGCS.
L'économie théorique (théorie du libre-échange, théorie de la monnaie, etc...)
joue un grand rôle dans la définition des stratégies commerciales des Etats
occidentaux, avec un positionnement identique à la doctrine juridique par
rapport à la législation. Depuis une vingtaine d'années, l'économie théorique
fonde les actions des gouvernements partout dans le monde.
Pfffffffffffffffftttttttttttt.... Exactement le même rôle que le
marxisme-léninisme pour Staline : de l'idéologie auto-justificatrice de
l'action.
Lorsque l'on étudie la proposition de la commission européenne, il y a de
grosses failles, si importantes pour un économiste que cela sonne trop beau
pour être vrai. A mon sens, les failles sont les suivantes :
(1) Théorie de la valeur d'usage
C'est quoi la théorie de la valeur d'usage ???? !!!!!!!!!!!!!!!
Baudrilard a au moins démontré qu'il n'y a plus - ou si peu - de valeurs
d'usage.
Cordialement Charlie
J'arrête la pour le moment.