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[Fsfe-france] Info Traffic


From: Christophe Espern
Subject: [Fsfe-france] Info Traffic
Date: 20 Jan 2003 23:24:29 +0100

Le lun 20/01/2003 à 11:13, Christophe Espern a écrit :
> Le lun 20/01/2003 à 10:23, Denis Barbier a écrit :
> > Pour le livre, elle n'a pas précisé s'il venait de sortir ou s'il
> > est déjà ancien.
> 
> Si c'est celui auquel je pense, il vient de sortir et a été annoncé dans
> Télérama, la semaine dernière.


J'ai acheté le livre ce jour, le titre c'est "Main Basse sur la Musique"
de Irène Inchauspe, journaliste au Point, et Rémy Godeau, journaliste
économique au Figaro. C'est publié aux Editions Calmann Levy. Ca vaut 17
euros et il y a 237 pages.

C'était bien celui annoncé dans Télérama. Je l'ai parcouru ce soir
allant de chapitre en chapitre puis en lisant la fin qui traite
notamment de la gestion des droits sur Internet.

Voici ma première impression :

C'est visiblement bien documenté et riches de détails. 

On y voit bien que les montants collectés sont énormes et que les enjeux
sont à la fois économiques, culurels et politiques. Les mécanismes de
perception on l'air bien décrit, l'historique législative aussi et la
fin ouvre sur Internet et les DRM en parlant notamment de l'EUCD sans
utiiser toutefois ce "surnom".

L'affaire Daft Punk y est bien décrite (j'ai lu ce passage car j'avais
suivi l'affaire) et surtout il semble que les auteurs retrace avec pas
mal de détails la façon abjecte dont la SACEM a traité les droits des
auteurs juifs pendant la guerre. 

Les auteurs présente des éléments qui illustrent ce que tout le monde
sait déjà mais à l'aide de données précises, d'anedoctes, de références
diverses et de citations : la gestion etait visiblement très opaque, les
administrateurs et les dirigeants s'en foutaient plein les fouilles aux
détriments des auteurs et certains d'entre eux, les plus connus et
notamment certains compositeurs écrivant pour les artistes-interprète
les plus populaires ont visiblement renégocier des taux personnalisés en
allant visiblement à l'encontre de ceux fixés par des instances
européennes.

Les auteurs tapent très, très fort sur certaines personnnes et citent à
tout va et notamment l'ancien administrateur, Jean-Loup Tournier, qui a
précédé Bernard Myet, actuel président de la SACEM. Mr Tournier a
visiblement occupé ce poste pendant 40 ans noyautant la société d'auteur
et multipliant les montages juridiques opaques. C'est apparement lui qui
a détourné la SACEM de ses buts exerçant son mandat de 1950 à 2001. 

Ne connaissant pas l'histoire passée et les actions de ce Monsieur, je
ne peux me prononcer. A lire les éléments fournis dans le livre, il est
visiblement très loin d'être tout blanc et ses copains de l'époque non
plus.

Par contre, le livre ne remet en aucun cas en cause la gestion
collective et surtout pas à l'heure actuelle. Les auteurs ont du mal à
le dire mais ils sont forcés de reconnaître que les choses ont changé
depuis quelques années notamment par la mise en place d'un contrôle plus
précis par l'Etat et notamment de Matignon et des sénateurs qui ont
décidé de faire contrôler ce merdier en 2000 par la Cour des comptes en
dégageant au passage Tournier. C'est pas encore ça mais les progrès ont
l'air d'être énormes.

Et nous voici arrivée à l'ère Myet qui n'occupe que 24 pages.

Il y a une biographie de Bernard Myet très instructive qui n'a fait que
confirmer ce que je pensais de cet homme à travers ses déclarations.

C'est un énarque qui a notamment participé à la création de Canal +, qui
a été consul et ambassadeur de la France aux Nations Unis. Il a
visiblement deux amours : la diplomatie et la communication.

Il a aussi été secrétaire général adjoint à l'ONU chargé des opérations
de maintien de la paix pour l'ONU. Il semble avoir fait un travail
efficace à ce poste.  

Et surtout on y voit bien qu'il est en train de faire le ménage et qu'il
fait changer les choses rendant la société d'auteurs plus transparente
et se tournant de nouveau vers les auteurs.

Je répète je n'ai pas tout lu. Je l'ai parcouru en diagonale, ce qui est
forcément partiel comme lecture. 

-------------------------------

Mon point de vue critique :

- le ton orienté nuit au travail journalistique. on a l'impression que
les auteurs règlent des comptes personnels. Le manque de retenue est
évident et la finesse n'est pas le fort des auteurs. Le style est
faiblard

- Même quand il y a visiblement des progrès, il les constatent avec
ironie présumant de l'échec à venir sans laisser aucune chance à
personne.

- les amalgames entre personnes et institutions, entre administrateurs,
éditeurs et auteurs sont déplorables.

- on sent l'envie de pousser les modéles anglais et américains, bien
caché mais on le sent. J'illustrerais ça dans un autre mail.


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Donc :

Je suis très heureux d'avoir acheter ce livre et et je vais le lire
attentivement. J'ai déjà reperé quelques points qui m'amusent d'avance .
 
Voici par exemple ce qui m'incite à penser que leur travail est orienté
et qu'ils ne sont pas honnêtes :

p 231 : A propos de l'avis CNIL sur le moteur de recherche mis en place
par la SACEM

"Nous avions accès aux adresses IP des internautes téléchargeant
illégalement de la musique, reconnaît Catherine Kerr-Vignale, nous
aurions pu ainsi connaître leurs coordonnées en passant par leur
fournisseur d'accès. "

Suivi d'un renvoi qui dit :

 "Interview donné par l'un des auteurs le 17 juillet 2002"

Coupable, la Catherine, elle avoue ses fautes ;)

Toujours aussi ironique, les auteurs ajoutent :

"Ce couac ne sera pas trop ébruité"

Serait-ce un scoop ? 

Tiens, c'est marrant, j'avais cru lire ça ailleurs, deux fois et avant
juillet 2002 ;)

Ah oui, ça me revient, c'est sur le site même de la SACEM où on peut
trouver une copie d'une interview donné en décembre 2001 à 01.net par
Mmme Kerr-Vignale à Valérie Siddahchetty.

"Il n'a pas été mis en place car nous violions les libertés
individuelles. Nous avions accès aux adresses IP des internautes
téléchargeant illégalement de la musique, ce qui aurait pu nous
permettre de connaître leurs coordonnées en passant par leur fournisseur
d'accès. Mais la Cnil nous a fait savoir en avril 2000 que ce moteur de
recherche était hors la loi."

Chez O1.net :
http://www.01net.com/rdn?oid=167834&rub=2796

Sur le site SACEM :
http://saceml.deepsound.net/interviews_sacem_internet.html

C'est marrant, non comment le sens des mots "pas trop ébruité" peut
différer d'une personne à l'autre :))) 

Je crois bien que l'on dit "orienter" ou "manipuler" à moins que les
auteurs pensent que Le Monde aurait dû faire une pleine page sur un avis
CNIL respecté par la SACEM et affiché sur son propre site ?

Quand je vous disais qu'il faut se méfier des journaleux ....

A +

Christophe










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