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Re: [Fsfe-france] Quelques idees en vrac...


From: Vincent Caron
Subject: Re: [Fsfe-france] Quelques idees en vrac...
Date: Fri, 27 Dec 2002 15:29:30 +0100
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pplf wrote:
Petite précision technique sur la copie "de façon dégradée" de la musique.

Comme chacun le sait, le MP3 est une version très dégradée (inuadible sur de bonnes enceintes) de la musique du CD audio.

<pub>
Exact, préférez Vorbis ! Et pas seulement pour la qualité bien
supérieure de restitution du son ...
</pub>


Mais aussi, on ne le sait pas assez : une gravure sur CD-R d'un CD audio donne un résultat légèrement dégradé (tests avec cdparanoia + cdrecord) que l'on distingue quand on utilise une platine CD et un ensemble ampli enceintes de milieu de gamme (moins de 1500 €). Donc, la gravure sur CD-R d'un CD audio est une "copie dégradée", et non une copie parfaite comme le prétendent les maisons de disques.

C'est exact mais j'y ajouterais un bémol technique. Il n'existe pas de
lecture/restitution parfaite des données audio d'un CD. D'une part à
cause du format numérique (la disposition des échantillons audio)
volontairement simple (le standard, dit 'Red Book', date de 79 !),
d'autre part à cause des erreurs de lecture inhérentes à un mécanisme
mécanique et optique. Tous les lecteurs audio possèdent des circuits de
'correction à la volée' qui peuvent éliminer les erreurs de lecture les
plus évidentes. C'est aussi pour cela que l'extraction de données audio
est un processus non trivial qui requiert les logiciels ad hoc,
implémentant un équivalent des circuits de correction intégrés aux
lecteurs de CD audio.

Je dirais donc que la copie d'un CD audio est de qualité équivalente à
la restition sonore du CD original. Même si on ne peut pas nier le cumul
d'erreur à chaque génération de copie, le taux est ridicule avec un
matériel honnête, et humainement inaudible.

Par contre, ce qui est nettement dégradé lors d'une copie d'un CD
original, c'est le reste du support : AMHA la pochette, le livret et
autres extras font partie du support. J'ai un grand plaisir à posséder
une jolie boite de CD (et une saine diversité apparaît pour contrer la
monotonie des boîtes 'crystal'), un livret, consulter la liste des
musiciens, suivre les paroles, voir les photos, etc. Pour moi tout ceci
fait partie de l'oeuvre, et beaucoup d'artistes s'impliquent dans la
jaquette de leur CD. Et je ne connais pas de moyen de piratage (du moins
raisonnable !) pour cette partie du support.

Le discours des majors est aussi désincarné que les jaquettes de leurs
starlettes. Pochettes en carton misérables pour les singles (vendus une
fortune en regard du coût de production et des droits d'auteurs), albums
sans paroles, sans extras, sans âme ... On vérifie bien le rôle
d'intermédiare de l'éditeur/distributeur : en fourguer un max avec un
minimum de fioritures. Et ces dinosaures s'accrochent au DMCA et à
l'EUCD pour continuer à nous imposer leur vision minimaliste (et
totalement mercantile) d'une oeuvre musicale. La lutte contre l'EUCD est
aussi un combat contre l'appauvrisement du patrimoine culturel, non ?

--

Au passage, puisque ça me passe par la tête et que l'objet est 'idées en
vrac' :). Mes réactions sur le DVD jetable :

- sans vouloir trop philosopher (ma tôle au BAC en témoigne ;)), la
création artistique est plus ou moins lié à un désir d'immortalité
(sisi, on m'a dit ça). Plus prosaïquement, un artiste reconnait souvent
son accomplissement quand son oeuvre rentre dans la 'culture populaire',
quand il sait qu'il a laissé une trace durable (un air qu'on fredonnera
dans 20 ans, etc). Je soupçonne que les artistes doivent voir d'un oeil
noir et angoissé le support d'oeuvre autodestructible - même si nous
savons qu'il n'y pas destruction de l'oeuvre. Il y a bien des moines
tibétains qui réalisent des fresques en sable pour les souffler une
semaine plus tard, mais je doute que ce soit très représentatif du
rapport de l'artiste à son oeuvre :)

- plus techniquement, rien n'empêche à un éditeur de garder dans un
coffre-fort le 'master' d'une oeuvre et de ne rendre disponible au grand
public que des copies jetables (je trouve même se scenario tristement
réaliste). On arriverait alors au comble du vol de patrimoine : je
suppose qu'on devrait mettre en place des lois pour obliger un tel
éditeur à fournir une copie pérenne pour les archives de l'INA, etc.

- le support classique (la pochette de DVD) disparait, nous savons que
nous allons inéluctablement vers l'échange de toutes les données (y
compris les oeuvres donc) via les réseaux. Donc le support au final ce
sont les terminaisons du réseau, principalement votre disque dur. Ce qui
me fait dire que le DVD jetable est un débat ... jetable ! :) Le vrai
débat glisse vers des choses croustillantes comme Palladium (troll!).
Comme Palladium est technique et difficile à vulgariser, ce ne serait
peut être pas idiot de sensibiliser le public au problème d'accès à
l'oeuvre via cette histoire de DVD jetable : je trouve que ça illustre
de manière éclatante le contrôle que les éditeurs prennent sur les
oeuvres qu'ils diffusent (la surface du CD qui se colore, c'est
Orwellien à souhait !), et là je pense autant aux films et chansons
qu'aux logiciels.






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